L'Effacement
ISBN : 978-2-918471-27-1List of products by supplier:
Lauréat du Festival du premier roman de Chambéry 2015
Prix Saint-Estèphe 2015 - (Premier Prix)
Prix [du métro] Goncourt 2015
Disponible dans la collection "Les Grands Caractères de Passiflore" en cliquant ici
Disponible en édition numérique en cliquant ici
Disponible en édition poche chez Folio Gallimard (N°6292)
1952, Saint-Mont-des-Pyrénées.
À trente-six ans, Gilda Maurel mène une existence tranquille d’institutrice de village, sans surprise ni passion. Du haut de ses vingt ans, Luis va bouleverser sa vie. De cette histoire interdite, aussi intense qu’éphémère, il ne reste que ce que la jeune femme en raconte dans son journal.
Affronter les regards, reprendre le cours de sa destinée, essayer de faire face et, surtout, survivre.
Date de parution : | 20 mai 2014 |
Dimension : | 13 x 21 cm |
ISBN : | 978-2-918471-27-1 |
Nombre de pages : | 224 pages |
Rayon : | Llittérature |
Poids : | 303 grammes |
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Sabine Darré - Sud-Ouest - 13 octobre 2016
Merci pour cette découverte
J ai tres vite voulu comprendre jusqu'où cet "effacement"... il est vrai que les différentes formes d'écriture utilisées pour chaque personnage donnent un rythme particulier qui m'ont entraînée rapidement. Cet effacement jusqu'à employer des verbes à l'infinitif quand Gilda parle d elle même comme si tout était déjà vecu ...et que rien de plus ne pouvait arriver dans sa vie malgré. ?.un temoignage poignant d'une passion , un de plus peut être ,mais au delà de ce que l'on a déjà lu .merci Passiflore pour cette découverte
Texte d'une intensité formidable
Un destin de femme dans les années 50. Dans une petite ville en Midi-Pyrénées, une institutrice commet une "soi-disant" faute, une honte à l'époque. Bien des femmes ont "pu" continuer à vivre malgré tout, Gilda, non. Insidieusement, le chagrin s'installe, croît et envahit chaque minute, chaque geste, chaque pensée... jusqu'à l'insupportable, jusqu'à "l'effacement" définitif... Texte d'une intensité formidable, l'écriture est extrêmement précise, les mots justes, les phrases (peut-on même parfois parler de phrases puisque l'auteur arrive à exprimer par un verbe, un adjectif, une répétition) un "je ne sais quoi" d'une puissance incroyable ! A mi-chemin entre la mélancolique Virginia Woolf et la sublime Agota Kristof.
Puisse ce magnifique roman trouver sa place dans le coeur de nombreux lecteurs...
J'ai été emportée par le destin de Gilda
Il est des livres dont on sort transformé et dont l'empreinte perdure une fois les dernières lignes lues et le livre refermé. L'effacement est de ceux-là.
J'ai aimé l'écriture intense et fulgurante, poignante et puissante, la voix singulière de Pascale Dewambrechies qui s'affirme à travers le travail de la langue.
J'ai été emportée par le destin de Gilda la sacrifiée, femme avant tout, mère malgré tout, laminée par le caractère passionnel et dévorant de son amour, par le contexte social et historique des années 50.
Chagrin et sentiments superbement décrits
Chagrin et sentiments superbement décrits avec précision, minutie, on est vraiment dedans. Roman anti-féministe par excellence mais tellement féminin, plein de contradictions et de vérités. Gilda, une égoïste attachante et vraie qui entretient le chagrin comme d'autres croient à la vie. Que du beau, à ne rater sous aucun prétexte !
Nous avons été émus par ce texte
Un coup de cœur.
Pas de ceux qu'on fabrique et qu'on attribue à un maigre entrefilet dans une coupure de presse. Pas un engouement artificiel et surfait pour faire "genre".
Pas le moins du monde un soutien dû à une quelconque solidarité régionale.
Non.
Nous avons lu "l'Effacement" et, comme cela nous arrive quelques fois, nous avons pris une belle "claque". Nous avons été émus par ce texte puissamment humain et féministe. D'une qualité littéraire évidente, nous avons suivi avec beaucoup de délectation le parcours de cette femme en lutte avec le siècle, avec ses sentiments, avec le regard des autres. Ce qui aurait pu ressembler à un roman "sentimental" - parce qu'on peut aussi en parler en ces termes - est devenu une pièce trop rare dans le paysage littéraire, c'est à dire un petit bijou poignant, intelligent et beau.

Dewambrechies Pascale
Aller au bout des choses, tel pourrait être le fil rouge de la biographie de Pascale DEWAMBRECHIES dont la carrière éclectique, de l’enseignement au monde de l’industrie, révèle la curiosité de son esprit.
Virginia Woolf dit qu’une femme doit, pour écrire un roman, avoir à sa disposition « une chambre à soi et cinq cents livres de rente ». Lorsqu’elle réunit ces deux...
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ACTUALITÉS de l'auteur
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- Rencontre croisée entre Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent le 14 mars à 18h à la librairie Le vagabond immobile (65)
- Pascale Dewambrechies sera au Café de l'Horloge à Talence le mardi 9 janvier à partir de 19h
- Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent invités au salon du livre d'Avignonet (31) le dimanche 26 novembre
- Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent invités par Le moment librairie à Salies de Béarn le vendredi 10 novembre
- Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent seront à la librairie La chouette qui lit (32) le jeudi 9 novembre
- Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent seront à la librairie La litote (65) le mercredi 8 novembre
- Rencontre avec Pascale Dewambrechies à la Galerie Maubec à La Rochelle le mercredi 25 octobre à 14h
- Les éditions Passiflore au Salon la Ruche des mots à Riez (04) le dimanche 6 août
- Pascale Dewambrechies sur France Culture mercredi 24 mai à 12h50
- Passiflore sera au Salon du livre de Beaupuy avec Jean Darot, Chantal Detcherry et Pascale Dewambrechies, les 6 et 7 mai
- Pascale Dewambrechies sera à la bibliothèque de la Flotte le samedi 29 avril à 18h
- Pascale Dewambrechies sera à la librairie Grand largue le vendredi 28 avril à 18h30
- Pascale Dewambrechies sera à la bibliothèque d'Ars en Ré le vendredi 28 avril à 16h
- Pascale Dewambrechies sera à la librairie Quillet à Loix le jeudi 27 avril à partir de 18h
- Pascale Dewambrechies sera à la librairie Le Pavé dans la marge, à Mérignac, le vendredi 17 février, à 19h
- Pascale Dewambrechies et Gilles Vincent seront à la librairie Danser sous la plume, à Pau, le 3 février à partir de 19h
- Pascale Dewambrechies sera à la librairie La Rêverie, à Aire sur l'Adour (40), le samedi 21 janvier
- Pascale Dewambrechies sera à la Librairie Georges, à Talence, le mercredi 18 janvier à partir de 18h
- Rencontre avec Pascale Dewambrechies aux Éditions Passiflore, à Dax, le mercredi 7 décembre
- Chantal Detcherry et Pascale Dewambrechies à "Histoire et patrimoine tiennent salon", les 3 et 4 décembre 2022
- Rencontre avec Pascale Dewambrechies le samedi 26 novembre à partir de 15h à l'Autre librairie à Angoulême
- Pascale Dewambrechies sera à la Machine à lire à Bordeaux le vendredi 25 novembre à partir de 18h30
- Les Éditions Passiflore seront au marché de Créateurs & artisans à Saint-Martin-de-Seignanx le samedi 25 juin
- Les Éditions Passiflore au festival Nect'Art de Mots organisé par l'estanqu'Arts, le 25 juin 2022 à Azur
- Les Éditions Passiflore à l'Escale du livre 2022 à Bordeaux du vendredi 8 au dimanche 10 avril
- Les Éditions Passiflore seront présentes au Marché de Noël de Saint-Martin-de-Seignanx le 18 décembre
- Pascale Dewambrechies sera à la médiathèque d'Ychoux le jeudi 21 octobre à 18h
- Pascale Dewambrechies, Chantal Detcherry et Jean-Marc Benedetti au Château Castera le jeudi 22 août
- Pascale Dewambrechies à la bibliothèque de Douai le 4 octobre à 10h30
- Pascale Dewambrechies et Michel Barrière à la manifestation "Le Souffle créateur" les vendredi 1er, samedi 2 et dimanche 3 juin
- Pascale Dewambrechies le samedi 26 mai à 11h à la bibliothèque d'Anglet
- Pascale Dewambrechies et Jean Marc Benedetti, les 14 et 15 avril 2018 à la fête du livre de Soulac sur mer (33)
- Pascale Dewambrechies le 3 avril à 18h à la Bibliothèque pour Tous Bordeaux Nansouty
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- Pascale Dewambrechies et Jean-Marc Benedetti, le 1er décembre à 18h30 à la librairie Georges (Talence)
- Pascale Dewambrechies le 22 novembre à l'association Coeur de Bastide à Ste Foy la Grande à 18h
- Pascale Dewambrechies le 20 novembre à 18h à la librairie Le Failler (Rennes)
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- Les auteurs des éditions Passiflore au salon de La Brède les 14 et 15 octobre
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- Rencontre avec Pascale Dewambrechies à 19h à la Librairie Caractères de Mont-de-Marsan le 7 septembre
- Les Éditions Passiflore au salon du livre d'Hossegor du 7 au 9 juillet 2017
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- Pascale Dewambrechies le samedi 29 avril 2017 de 10h à 18h à Cultura Bègles
- Passiflore à l'Escale du livre de Bordeaux du 31 mars au 2 avril
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- Pascale Dewambrechies présentera Juste la lumière le samedi 11 mars 2017 à 15h aux Rencontres à lire de Dax
- Les éditions Passiflore à la Maison Nouvelle-Aquitaine (site Caumartin) pour le marché de Noël de Paris le 3 décembre
- Les éditions Passiflore au salon L'autre Livre (Paris) du 11 au 13 novembre
- Pascale Dewambrechies le 13 octobre au Marque-Pages (Mont-de-Marsan)
- Chantal Detcherry, Pascale Dewambrechies et Marie-Laure Hubert Nasser à la médiathèque Jacques Ellul à Pessac (33)
- Les Éditions Passiflore à l'Escale du Livre de Bordeaux les 1er, 2 et 3 avril
- Lecture de L'Effacement de Pascale Dewambrechies le 8 mars Thêatre de la Lucarne à Bordeaux
- Rencontres avec quatre auteures à Nantes les 5 & 6 février
- Pascale Dewambrechies et Marie-Laure Hubert Nasser à Espace Culturel Leclerc-St Médard en Jalles le 21 janvier 2016
- Pascale Dewambrechies a reçu le Prix du Métro Goncourt à Paris le 10 décembre 2015, agence Épiceum.
- Les éditions Passiflore à la médiathèque de Bayonne le 5 décembre
- Les Rencontres littéraires de Pau 20, 21 et 22 novembre 2015
- Salon du livre de La Brède les 17 & 18 octobre 2015
- Pascale Dewambrechies à Mont de Marsan le 5 juin 2015 après-midi et soirée
- Pascale Dewambrechies à Chambéry du mercredi 27 au samedi 30 mai 2015
- Passiflore aux Rencontres à Lire de Dax les 24, 25 & 26 avril 2015 avec leurs auteurs
- Passiflore à Escale du livre de Bordeaux les 10, 11 & 12 avril 2015
- Les Editions Passiflore au salon du livre de Paris 2015 du 20 au 23 mars
- Pascale Dewambrechies à la Bibliothèque pour tous du Cours de la Somme à Bordeaux le jeudi 12 février 2015 de 15h à 17h
Je n'ai pu m'empêcher de penser à Phèdre
«Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente : elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime dont elle a horreur toute la première. Elle fait tous ses efforts pour la surmonter : elle aime mieux se laisser mourir que de la déclarer à personne. Et lorsqu’elle est forcée de la découvrir, elle en parle avec une confusion qui fait bien voir que son crime est plutôt une punition des dieux qu’un mouvement de sa volonté. »
Vous m’excuserez, Pascale Dewambrechies, de citer Racine, en l’occurrence la préface de Phèdre, mais en lisant l’histoire de Gilda Maurel, je n’ai pu m’empêcher de penser aux héroïnes raciniennes et plus particulièrement à Phèdre :
« Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée:
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée. »1
Car qu’est-ce d’autre que L’Effacement, sinon l’histoire d’une passion dévastatrice, passion interdite, inavouable, d’avance condamnée, ou, pour paraphraser Racine : « le poison d’un fol amour qui trouble la raison » 2?
Racinienne, Gilda l’est par le dérèglement de ses sens, par l’entièreté de son caractère, par sa soumission à une fatalité interne et par son acharnement à se perdre.
En effet, les héroïnes raciniennes, ces amoureuses passionnées, dévorées d’un feu intérieur, ne peuvent que mourir :
« Jusqu’au dernier soupir, des malheurs poursuivie,
Je rends dans les tourments une pénible vie. »3 dit Phèdre.
Ainsi, malgré l’amour de Charles, malgré la présence de Louise, Gilda ne peut que cheminer vers son destin fatal et aller, consentante, vers une mort à la Virginia Woolf.
« Accomplie, sereine, j’irai, demain, me promener au bord du lac. Je ne ferai pas demi-tour. »4
Cet anéantissement, phase ultime de sa descente aux enfers, elle l’avait pressenti dès le début de cette aventure. Retrouvant Luis à Paris, ne dit-elle pas :
« Savoir qu’un jour je mourrai de cette passion interdite. »5 ?
Elle le sait, et pourtant elle poursuit sa marche inexorable, comme si la lucidité ne pouvait s’opposer à la force de la passion. Tout s’est joué dès le premier regard, comme pour Phèdre :
« Je le vis, je rougis, je palis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et bruler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables. »6
C’est le même mélange des sentiments qu’exprime Gilda à l’issue de la première soirée, après ce bal ou elle a dansé avec Luis, ce « volage adorateur de mille objets divers »7 :
« J’ai peur. Un impossible désir m’envahit. Une impossible envie de vivre. »8
C’est comme si la volonté était anéantie, l’être en proie à la passion, bien que pleinement conscient du péril, ne pouvait vivre que de ce qui le condamne à sa perte :
« Je deviens folle. Je pleure. Je dois partir. J’enrage. J’ai honte. Je suis vivante pour la première fois depuis longtemps. Ma honte me rend vivante. Je dois partir. »9
Mais si Gilda mérite d’être comparée aux grandes amoureuses raciniennes, Bérénice ou Phèdre, elle le doit aussi à la beauté de votre style. Gilda se laisse détruire -effacer- par sa passion, mais son monologue intérieur nous rend compte pas à pas de la progression de ce mal et nous avons la chance qu’elle le fasse avec autant d’élégance que de clairvoyance. Dans la grande tradition de l’analyse psychologique qui, de Madame de la Fayette à Marcel Proust, constitue la marque de la littérature française, Gilda nous fait vivre de l’intérieur le tourment qu’elle endure et pour dépeindre « ses craintes, ses transports, la fureur de ses feux, l’horreur de ses remords » 10 (pour parler comme Phèdre), sa confession adopte un style d’une grande plasticité, s’ajustant aux fluctuations de son énergie. Tantôt lyrique, tantôt haletante ; tantôt languissante, tantôt douloureuse, sa phrase se ternit à mesure que la volonté de vivre la quitte ; elle s’étiole, s’égare, se distancie, s’efface.
Comme les héroïnes raciniennes, Gilda est une victime : victime de ses passions certes, mais victime surtout d’un ordre social qui nie les élans du cœur et de la chair. Elle est la figure emblématique d’une époque où chacun, et en particulier chaque femme, croulait sous le poids des convenances et ne pouvait échapper au rôle que lui assignait la société. Elle appartient en quelque sorte à une génération sacrifiée, car désormais extraite par les bouleversements de l’Histoire du cadre protecteur que lui assurait la famille traditionnelle au siècle précédent, elle n’a pas encore conquis le droit de prendre en main son destin. Ce combat pour la liberté, ce sera la génération suivante qui l’entreprendra. C’est la lutte que mènera la fille de Gilda. Et lorsque Louise quitte la maison du cours de l’Argonne et tourne le dos à son passé, je veux voir là un message d’espérance. Il faut imaginer Louise heureuse.
Jean-Pierre
1)Jean Racine, Phèdre, acte 1, Scène 3
2)Acte 2, scène 6
3)Acte 4, scène 6
4)L’Effacement, page 201
5)Page 86
6)Jean Racine, Phèdre, acte 1, scène 3
7)Acte 2, scène 5
8)L’Effacement, page 29
9)Page 30
10)Jean Racine, Phèdre, acte 4, scène 6