La Jeune fille et le Fleuve (Grands Caractères)

ISBN : 978-2-37946-009-8

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Les Grands Caractères de Passiflore (taille 18)


Prix du Salon du Livre de l'Estuaire & de Mortagne-sur-Gironde 2019

Prix des lecteurs du Salon du Livre de l'Estuaire & de Mortagne-sur-Gironde 2019

Prix Chronos de littérature 2020


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Un vieil homme un peu vagabond et une jeune fille, oscillant entre délinquance et désespérance, se rencontrent une nuit au bord de la Garonne, sur le quai de la Daurade à Toulouse. De ce face à face nocturne naîtra une relation qui prendra toute sa force autour d’un bateau à construire, prélude à un étrange périple le long du fleuve jusqu'à l'Océan. Voyage initiatique pour la jeune femme, vécu comme une échappatoire aux violences d’un quotidien banal ; rencontre inespérée et dernier voyage pour l’homme. Le regard porté sur l’autre, les craintes, les fuites ou l’attente se font écho dans un récit à deux voix qui témoigne de l’importance du partage.

Date de parution : 9 novembre 2019
Dimension : 15,8 cm x 23,8 cm
Illustration de couverture : « Clair de mer » (détail), huile sur toile, Boissegur coll. privée/© Boissegur/Bridgeman Images
ISBN : 978-2-37946-009-8
Nombre de pages : 456 pages
Rayon : Littérature, Grands Caractères
Note 
06/07/2020
Récit convaincant d'une rencontre

Il ne s’agit pas de restituer ici, même à grands traits, le récit convaincant de la rencontre des deux personnages du roman — rencontre aussi inopinée que riche en rebondissements et enseignements. On ne raconte pas un roman, on suggère de le lire. Surtout celui-ci.
ELLE, porte un joli nom de fleur et se nomme Ancolie, bien qu’elle réponde habituellement au surnom ordinaire de Cole. L’auteur ne veut pas de cette atrophie qui ferait oublier la rime riche avec ‘mélancolie’, état dans lequel la jeune fille semble se trouver au début du récit.
Deux personnages ? Oui : la jeune fille et le vieil homme : ELLE et LUI, ainsi que se présentent les deux voix au fil du roman. Et autour d’eux, une foultitude bigarrée d’autres personnages animaux, végétaux et humains – trop humains, comme l’exprime Ancolie en résonance avec Nietzsche , peut-être sans le savoir.
LUI, le vieil homme, se prénomme Armand. Il ne se livre pas. On le croirait SDF, il ne l’est peut-être pas. Peu à peu, son refus de la confidence laisse supposer qu’une tragédie lui a fait recouvrir son passé d’un voile opaque. Ancolie parviendra-t-elle à en détisser progressivement les fils ? Et dans quel but, d’ailleurs ?
Parmi les personnages non-humains, on se réjouit de l’exaltante omniprésence des oiseaux qui ponctuent tout le récit et tiennent grandes ouvertes pour le lecteur les portes de la Nature. C’est peu dire que Bernard Housseau les connaît et les aime. Tout comme les arbres…Tout comme la Garonne, avec laquelle le personnage masculin du roman entretient un rapport de haine-amour. On comprendra pourquoi… Ce fleuve-ci ne remonte pas vers sa source, ni vers sa jeunesse révolue. Cela contrairement au fleuve Alphée de la mythologie grecque. Armand hésite à remonter le cours du temps quand il s’exclame « Et si l’eau était en train de couler à l’envers pour moi ? »
Dès les premières pages, un héron se glisse dans cette histoire tout à la fois naturaliste, philosophique et symbolique. Sternes, courlis, cormorans et chevaliers peuplent aussi ce livre composé en deux parties, l’une ‘sur terre’, l’autre ‘sur l’eau’.
Ancolie et Armand seront seuls sur l’eau. Pas sur terre, entourés qu’ils sont d’individus embarqués dans un dialogue de sourds avec la société, et qui en paient les pots cassés. Ce sont le petit-ami d’Ancolie, un peu fier-à-bras fragile et paumé comme les autres, comme leurs parents zonards de père en fils. Une exception et un espoir : Maxime, le frère d’Ancolie. Un jeune musicien enthousiaste.
Dans ce roman, ceux qui s’en sortent sont ceux qui ont un projet de vie. Les autres végètent et dépriment. Encore ce dialogue de sourds qui fait que la société ne les comprend pas davantage qu’ils ne la comprennent, eux. À qui la faute ?
« Mais quoi de plus important, pour faire avancer le monde que de trouver quelqu’un avec qui parler, quelqu’un de différent, mais riche d’humanité. » Cette remarque que l’auteur met dans la bouche d’Armand pourrait figurer en exergue de son livre pour ce qu’elle résume bien de ses intentions humanistes.
Ces propos sur « La Jeune Fille du Fleuve », de Bernard Housseau, appellent une conclusion élogieuse, tant pour sa forme romanesque fondée, du début jusqu’à la fin, sur l’habile alternance de deux voix, dans une langue fluide comme la Garonne — langue que l’on entend s’affermir et s’enrichir au gré de l’évolution culturelle du personnage féminin, ce qui est une preuve de plus de la maîtrise stylistique de l’auteur qui a plus d’un tour dans son encrier. À méditer : sa représentation du monde actuel – notre monde qui se casse les dents sur les problématiques d’abondance et de carence, de déshérence sociale, d’emploi des jeunes et de précarité économique. Avec lui, on s’émeut, de la puissance d’émulation des amitiés naissantes. On passe, selon la formule de Gabrielle Leroy, de la détresse à l’enchantement.

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Housseau Bernard

Housseau Bernard

Né au Bénin, Bernard Housseau a vécu une enfance africaine... De retour en France et après des études d'ingénieur agronome spécialisé en écologie, il a exercé quelques années dans un Parc Naturel. Puis il a monté une entreprise de création de mobilier dans le Sud-Ouest.

Les voyages, l'imaginaire et sa proximité avec la nature ont inspiré la ligne de ses meubles. Mais essentielles pour lui ont été les rencontres qui ont jalonné son parcours, notamment avec les jeunes...

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